Je vous avertis de suite : ce billet peut sembler un peu « cucul la praline » et plutôt humaniste. J’ai mis un certain temps à comprendre pourquoi, de temps en temps, je ne vais pas bien. Et il a fallu d’une discussion avec une copine pour mettre un mot sur mon mal et sur ce qui me rend malheureuse : la compétition.
Dans la vie, il y a tout type de personnes : des généreux, des égoïstes, des je-m’en-foutistes, des investis… et il y a les compétiteurs. Vous savez, ceux pour qui tout est une compétition, comme avoir la plus belle voiture, la plus grande maison, le plus gros salaire, être en premier en tout…
Je déteste la compétition, j’ai toujours détesté ça, que ce soit dans le sport, dans les études… Je suis une personne qui fait les choses par plaisir et par envie et non pour gagner telle ou telle récompense, ou par pur égo-trip. En fait, la compétition est une notion qui me dépasse. Je n’ai jamais compris pourquoi certaines personnes ont besoin d’être ou se sentir en compétition pour avancer et/ou se motiver. La volonté ne se suffit pas d’elle-même ?
La notion de compétition fait appel selon moi à la notion de supériorité / infériorité. Dans une compétition, il y a toujours un gagnant et un perdant. En sport, je peux comprendre que la compétition joue un rôle important (même si généralement, je ne joue pas pour gagner mais pour m’amuser), mais dans la vie de tous les jours, quel intérêt à part faire souffrir les gens autour de soi ? Quel intérêt à vouloir toujours être le/la premie(è)r(e), et entre temps, à rabaisser les autres, à part vouloir satisfaire son égo ? C’est vrai, l’important est d’être heureux(se) dans sa vie pro et perso, et le reste, de s’en foutre un peu, non ?
La compétition fait également appel à la comparaison, car pour être en compétition, il faut « étudier » son environnement et voir où est-ce qu’on se situe par rapport à celui-ci. Mais encore, quel intérêt à comparer les gens entre eux, sachant que chaque être humain est différent et évolue à sa manière ?
Attention, je fais bien la différence entre les challengers et les compétiteurs. Les challengers sont selon moi à la recherche d’objectifs à atteindre, que ce soit pour une personne tierce ou pour eux-mêmes (tous les entrepreneurs sont pour moi des challengers). Les challengers sont des gens qui ont d’emblée de la motivation et qui pousse leur entourage (collègues, famille ou amis) à donner le meilleur de lui-même.
Voilà, j’avoue que j’en ai vraiment ras-le-bol que la compétition et tout ce qui va avec me sape le moral depuis des années.
Si vous êtes un compétiteur / une compétitrice dans l’âme, j’aimerais bien avoir vos avis, pour essayer de comprendre votre point de vue. Et si vous aussi, vous en avez marre des compétiteurs/rices, bienvenue au club !
Source image : thisislovelifequotes.net
Voici un ressenti qui me fait penser que je ne suis vraiment bien que tout seul et sans compétition. Et ça se confirme quand je me revois sur mon vélo dans cette même cité que là où j’habite encore, à la fin des années 80. Je disais bonjour à tout le monde, mais seul sur mon vélo. Pas question de jouer avec les autres gosses du quartier. À quoi jouaient-ils, au foot ou aux soldats. Compétition oblige. Le métier de la livraison je ne l’ai pas choisi par hasard. Seul dans son camion. Surtout pas en binôme. En côtoyant des gens, les clients, mais uniquement de passage. Rien d’engageant, pas de compétition non plus puisque j’ai été seul à les livrer. Encore aujourd’hui, j’aime le bref contact parfois riche avec une caissière, en une minute seulement. Je ne drague pas, je me mets direct hors concours sur le plan de la séduction. Juste, je vois parfois ses yeux qui pétillent voire qui brillent rien qu’à l’écoute de la justesse de mes mots. J’aime parler à cette caissière. Pas de compétition puisque j’ai été seul à lui parler à cette seconde. Mais très vite j’aime rentrer seul. Seul et en marchant vite. Et surtout, rentrer. Quant aux copains, je me sens bien avec des gens plus âgés. Avec ceux de mon âge y compris encore aujourd’hui, il y a toujours des minis-persécutions. Même pas bien méchantes. Mais pourquoi jamais ne le ressens-je avec des gens un peu vieux genre la soixantaine ? Comme si ces derniers s’étaient affranchis avec l’âge, de tout besoin combattif. Même minime. Donc il y reste ainsi la culture, la psychologie. L’art. Je m’y retrouve, du haut de mes 42 ans. Avec eux, jamais les chamailleries. Pas de jeu, pas de vice. Moi, je n’attaque pas. Je ne joue pas. La concurrence est un mot qui n’a pas sa place dans mon monde. Et je pense depuis toujours. Ainsi, pour me reconstruire de la vie de groupe de copains de mon âge, et qui reste avant tout une épreuve, je dois attendre le lendemain. Ou déjà un peu le soir, ça va mieux. Lorsque mon esprit revient à lui au fil des quarts d’heure. Il se re-dégage de toute impureté. La vie de groupe est donc une épreuve au cours de laquelle mon intérêt de vivre descend, car la compétition prend son droit sur ce qui a un sens pour moi, c’est-à-dire surtout pas de compétition. Bref, je ne me sens bien que vraiment seul. Mais quand on est comme moi, on se sent seul dans un monde qui n’est pas le nôtre, celui de la compétition.
Manuel Ferré, en espérant avoir rejoint votre sujet.